Certains réalisateurs aiment à brouiller les pistes concernant leurs œuvres. C'est le cas de Peter Watkins , obscure réalisateur américain à qui ont ne reconnait que de modestes succès. Mais cela ne fait pas de lui un artiste raté car si ses films ont rencontré des avis c'est bien parce qu'ils dérangeaient, bousculaient les pensées établies. Disons-le tout de go, Watkins est un agitateur, un provocateur aux dents longues prêt à tout pour réveiller les esprits.
La guerre est la violence sont ses sujets fétiches; ils les utilise afin de dénoncer les aberrations de celles-ci. Watkins ne mâche donc ni ses mots ni ses images pour parvenir à ses fins surtout à une époque ou la chasse au sorcière, la ségrégation raciale et la guerre au Viet-Nam ont plongé les Etats-Unis dans un des moments les plus sombres de son histoire.
Punishment Park, sorti en 1970 (édité en DVD en 2002) se base sur le McCarren Act, une loi permettant d'incarcérer quiconque "est susceptible de porter atteinte à la sécurité intérieure". Partant de cet acte, le gouvernement commence à voir dans les militants pour l'égalité raciale et les défenseurs de la liberté d'expression une menace pour l'état.
Les représentants de ces mouvements contestataires passent devant un jury populaire acariâtre et inquisiteur. Le choix leur est laissé : la prison ou Punishment Park.
Le parc en question est perdu dans un désert du sud des Etats-Unis. Le but ? Les condamnés doivent le traverser sans eau ni nourriture en direction d'un drapeau américain situé à plusieurs heures de marche du point de départ. Et pour corser le tout, ils doivent y parvenir sans se faire capturer par les policiers armés qui les traquent.
Cache-cache insoutenable, traversée douloureuse, Punishment Park met en exergue les symptômes d'une société qui perd les pédales, se laisse aveugler par la peur et en vient à violenter ses propres enfants.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire